Arthur Rimbaud, en entier Jean Nicolas Arthur Rimbaud (né le 20 octobre 1854 à Charleville, France, mort le 10 novembre 1891 à Marseille), est un célèbre poète français du mouvement symboliste de l'époque et jusqu'à aujourd'hui.

Son enfance

Rimbaud a vécu à Charleville, dans la région des Ardennes du nord-est de la France. Il est le deuxième enfant de sa famille. Très vite, leur père leur a abandonné. Il a laissé les enfants aux seuls soins de leur mère, une femme forte qui plaçait toutes ses ambitions sur son plus jeune fils Arthur. Pieux et obéissant, c’était un enfant prodige et un élève modèle qui étonna les professeurs du Collège de Charleville par sa brillance dans toutes les matières, en particulier la littérature. Rimbaud était un lecteur vorace qui s’est rapidement familiarisé avec les grands écrivains français d’hier et d’aujourd’hui. Il avait un talent particulier pour les vers latins. En août 1870, il remporte le premier prix d’un poème latin au Concours académique. Rimbaud semblait obsédé par la poésie, il passait des heures à jongler avec la rime. Cette solide formation dans le métier de la versification lui donne une confiance totale, voire arrogante, et l’ambition d’être reconnu par les poètes parnassiens actuellement à la mode, dont il ne tarde pas à produire des pastiches virtuoses.

À 16 ans, Rimbaud a trouvé sa propre voix distinctive dans des poèmes dont les sentiments oscillent entre deux extrêmes : la révolte contre un environnement répressif de la ville natale et un désir passionné de liberté et d’aventure. Tout le dégoût et le désir de l’adolescent malheureux sont dans ces poèmes, qui sont déjà des œuvres remarquables. Ils expriment son dégoût pour les contraintes de la vie de petite ville, ses hypocrisies, son autosatisfaction et son apathie. Les clichés de la sentimentalité et, de plus en plus, la religion elle-même deviennent la cible d’un cynisme féroce. Tout aussi retentissant est le langage lyrique qui exprime le désir de liberté et de transcendance de Rimbaud. Basées sur des impressions sensorielles délicieusement perçues, les images de ces poèmes expriment un désir d’union sensuelle avec le monde naturel. Ces premiers poèmes sont typiquement rimbaldiens dans leur franchise et leur puissance. Vous pouvez voir ici la biographie Arthur Rimbaud..

Vision poétique

Rimbaud voulait devenir un prophète, un visionnaire ou, comme il le disait, un voyant. Il en était venu à croire en une force de vie universelle qui informe ou sous-entend toute matière. Cette force spirituelle, que Rimbaud appelait simplement « l’inconnu », ne peut être ressentie que par quelques élus. Rimbaud s’est donné pour tâche de « voir » cet inconnu spirituel et de permettre à sa conscience individuelle d’être repris et utilisé par lui comme un simple instrument. Il devrait alors pouvoir transmettre, au moyen de la poésie, cette musique de l’univers à ses semblables, les éveiller spirituellement et les conduire vers le progrès social. 

Rimbaud n’avait pas renoncé à ses idéaux sociaux, mais entendait maintenant les réaliser par la poésie. Mais d’abord, il a dû se qualifier pour la tâche, et il a inventé une expression désormais célèbre pour décrire sa méthode : « le dérèglement de tous les sens ». Rimbaud entendait saper systématiquement le fonctionnement normal de ses sens afin d’accéder à des visions de « l’inconnu ». Dans un martyre volontaire, il se soumettait au jeûne et à la douleur, s’imprégnait d’alcool et de drogues, et cultivait même l’hallucination et la folie afin d’élargir sa conscience.

Œuvres majeures d’Arthur Rimbaud

Fin août 1871, sur les conseils d’un ami littéraire de Charleville, Rimbaud envoie au poète Paul Verlaine  des échantillons de sa nouvelle poésie. Verlaine, impressionné par leur brio, fit venir Rimbaud à Paris et lui envoya l’argent de sa course. Dans un élan de confiance en soi, Rimbaud compose « Le Bateau ivre ». C’est peut-être son plus beau poème, et celui qui démontre clairement ce que sa méthode pouvait accomplir. En apparence, « Le Bateau ivre » décrit le voyage du voyant dans un bateau éméché libéré de toute contrainte et lancé à corps perdu dans un monde de mer et de ciel qui se soulève aux rythmes érotiques d’une force dynamique universelle. Ici, Rimbaud a réussi son objectif d’accorder la forme à la vision. Un rythme martelant fait avancer le poème à travers les vers, avec des rimes internes et des répétitions excitées montant sur l’allitération comme avec la houle de la mer envisagée. Des images d’une vivacité saisissante défilent et se fondent de manière inattendue les unes dans les autres avec la clarté éphémère des hallucinations, et l’évocation poétique des couleurs, du mouvement et de de la sensation des eaux attirent directement les sens du lecteur.

Vie ultérieure d’Arthur Rimbaud

Le reste de la vie d’arthur rimbaud, au point de vue littéraire, fut silence. En 1875, il partit à la découverte du monde et, en 1879, il avait traversé les Alpes à pied, il a rejoint et déserté l’armée coloniale néerlandaise aux Indes orientales, il a visité l’Égypte et a travaillé comme ouvrier à Chypre, souffrant à chaque fois de maladie ou d’autres difficultés. 

En 1880, il a trouvé un emploi au service d’un négociant en café à Aden [aujourd’hui au Yémen], qui l'a envoyé à Hārer [aujourd’hui en Éthiopie]. Il est devenu le premier homme blanc à se rendre dans la région de l’Ogaden en Éthiopie, et son rapport sur cette expédition a été publié par la Société nationale de géographie de France en 1884.